il était une fois : aujourd'hui les SMS : T où ? Je T M

Publié le par Mbeley

Dans le quotidien Bien Public de 26 Mai 2010 :

 

S'envoyer et recevoir des SMS est devenu un mode de communication à part entière, surtout chez les ados. Enquête, depuis la Côte-d'Or.

Service. La taille des SMS avait été définie pour contenir uniquement des messages de service des opérateurs.

Sondage. Sur bienpublic.com, vous êtes 48 % à penser que les SMS sont mauvais pour l'orthographe.

160 caractères : voilà la limite qu'imposent les téléphones portables pour nous laisser communiquer par écrit avec les nôtres. 160 caractères pour un « t'es où ? », un « j'arrive » ou un « je t'aime » qui ont immédiatement séduit la génération des « digital natives » (génération numérique) et même convaincu, au fil des années, les plus éloignées du numérique. Depuis quelques années le mode communication textuel explose au point de supplanter, dans certains pays, le nombre d'appels téléphoniques. En France, l'Afom (Association française des opérateurs mobiles) a comptabilisé pour l'année 2008, l'envoi de 35 milliards de SMS. Chez nous, un tour dans la rue, dans le bus ou dans la cour des lycées confirme la "sms-mania" des Côte-d'Oriens. On écrit en marchant, on écrit discrètement sous les tables de classe, et parfois même de la seule main disponible en conduisant. Toutefois, on ne s'écrit pas de la même manière selon les générations.

Chez les « quinquas », on envoie des SMS surtout à sa famille proche, « à ses enfants ou à sa femme pour savoir où ils sont, et pour être rassuré », confie Franck, un Dijonnais pas très habile avec son téléphone. Les trentenaires, eux, s'y risquent plus souvent. A la terrasse des cafés, on croise des jeunes adultes actifs qui avouent, d'une seule voix, faire des SMS pour « donner des rendez-vous, organiser des soirées ou donner des missions à un collègue de travail ».

Mais les plus « SMSivores » restent les 15/20 ans, en soif de communautarisme et de communication. Un tour à la sortie des lycées dijonnais permet de comprendre que pour eux, le SMS est devenu le mode d'échange numéro un.

Tous assurent faire au moins « 20 SMS par jour », principalement pour parler avec leurs camarades de classe. Tous confient surtout conserver leur téléphone vers eux 24 heures sur 24, et un bon nombre le garde même à portée de main durant la nuit. Voilà comment, pour eux, le SMS devient une sorte de « doudou » numérique, indispensable lien entre eux et leur « bande ».

« On s'échange des courts messages, essentiellement entre les filles et les garçons. Il faut que l'autre réponde de suite sinon ça nous énerve », explique Jonathan, 18 ans, en Bac Pro.

Pour eux, le SMS c'est avant tout du flirt, de la drague. Leurs SMS ce sont nos billets doux que l'on se glissait en douce, il n'y a même pas 10 ans. « Quand quelqu'un nous plaît dans le lycée, on échange nos numéros et on fait connaissance par message », conclut Amélie, à peine majeure. Et si, par chance, ça "colle" entre l'expéditeur et le destinataire, la conversation, qui sait, se poursuivra sur Internet…

Marie Morlot m.morlot@lebienpublic.com

Le petit dictionnaire du langage SMS

Les lycéens dijonnais nous l'assurent : ils font «la différence entre l'orthographe des SMS, faite pour écrire très vite et gagner de la place dans le message, et l'orthographe écrit, sans faute ». Ainsi, pour abréger les messages, « demain » s'écrit « 2m1 », « salut » se note « Slt », « tu es où ? » s'écrit « T ou », « être occupé » c'est « OQP », « à un de ces quatre » s'abrège étonnamment « a12c4 ». Les traditionnelles abréviations, héritées des chats internet, sont également valables : Lol (laughing out lound), MDR (mort de rire) et autres smileys :)...

Comment expliquer le succès des SMS auprès des jeunes ? Par-delà les raisons financières et relationnelles éclairant cet engouement, n'oublions pas le caractère « hyperludique » de ces échanges. Recevoir un SMS, c'est drôle, déjà techniquement : « ça bipe » ou « ça vibre » deux secondes, on découvre le message en même temps qu'on déchiffre ce clin d'œil « parlécrit » sur le petit écran lumineux. Envoyer un SMS provoque une égale jubilation : choisir l'abréviation juste, s'amuser de l'orthographe et de la ponctuation, puis attendre quelques secondes pour voir si l'interlocuteur répond ou non. Les SMS recentrent le message sur l'essentiel, en période d'opulence communicationnelle et technologique. La timidité affectant certains adolescents interdit de dire par téléphone (trop direct) certaines choses, qui « passent » mieux par SMS. Grâce à eux, le téléphone est un « Tamagoshi relationnel » qu'on couve du regard et qu'on nourrit de caresses et d'attentions, en tapant, encore et encore - des SMS - sur son petit ventre lumineux…

Pascal Lardelier

 Professeur d'Université

 

Consulter ce site pour parait-il pour amoindrir le coût de vos sms, lien proposé dans un commentaire sur le BP suite à l'article ci-dessus

www.envoyermonsms.com

Publié dans michèle beley

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